Le sous-titre de cette série est « Résister à la culpabilité »
Je me suis amusée en travaillant à contre-pied les injonctions faites aux femmes, à la famille : se ranger, se mettre dans un moule, mettre au placard sa liberté et son élan vital.
Voit-on la personne ou sommes-nous happé.e.s par le désordre ? Regardons-nous au bon endroit ?
Je me questionne sur l’ordre et le désordre de nos sociétés et les représentations que nous en faisons.
L’Esthétique fourmillante et colorée redonne de la beauté au désordre et réveille la liberté.
Qui n’a jamais pris le métro ?
Ce moyen de transport universel souterrain, souvent sombre et à la réputation peu reluisante.
La série « Métro » a pour but de faire voyager les regards dans un monde où ce dernier a une nouvelle dimension : graphique, colorée, agréable et esthétique. Un voyage de couleurs de contrastes, et d’émotions.
Saurez-vous retrouver où ont été́ prises les photos ?
Born from my encounter with a woman, it is a human ability to love which was the source of this work.
As much as her, it is the emotion of love that this work reveres.
Through the pictures, I describe my questionings, at a time when our love seems to be in danger. Photography was merely a way to rediscover a sense of seduction.
It is a work that I conceived through sequences of images, contrary to photographic trends which generally don’t leave much room for more than one image per subject. This choice, to highlight a question in particular :
What is accomplishment?
What allows the fulfillment of a projection in the world? The accomplishment of a photograph, or a painting? Fulfillment in love? Or even just the fulfillment of the feeling of appreciation?
Aren’t things done, ultimately, in the continuity of a movement which is perfected as we experience it?
Sequences, therefore… Like in a line, the indefinite succession of points. (And don’t all those points represent a same value within the linear trace that they can form?).
But without needing to think so much, in this project, it goes by an observation : the observation of a concrete wall – inert – on which a female body is juxtaposed – a light – and the description of all the movements that result from the encounters between this wall, the light, this woman and I.
Les Portes-en-Ré, France, 9 et 10 septembre 2024
Dans la culture japonaise, la fougère est considérée comme un symbole d’endurance et de résilience. Elle représente la capacité de s’adapter et de prospérer dans des circonstances difficiles.
Le 24 septembre 2024, Loïc est mort heureux, bercé par le bruit des vagues. Voilà plusieurs mois déjà qu’il préparait la fin de sa vie entouré de ses proches. Deux ans plus tôt, le quarantenaire était diagnostiqué d’une sclérose latérale amyotrophique – maladie de Charcot – une maladie neurodégénérative incurable qui conduit à une paralysie progressive de l’ensemble des muscles.
Depuis les premiers symptômes en 2020, l’ancien policier des renseignements généraux arrêtait progressivement son travail, puis le sport. Il devenait militant actif de l’aide à mourir en France, interpellant les politiques et comptant sur le projet de loi du gouvernement d’Emmanuel Macron pour mourir dignement dans son pays qu’il aimait tant. À mesure que son combat devenait visible sur les réseaux sociaux, son état de santé se dégradait. Le 9 juin 2024, alors que Loïc – paralysé et dépendant – se déplaçait à présent en fauteuil roulant, la dissolution de l’assemblée nationale a mis un terme définitif à ses espoirs d’aboutissement rapide de la législation sur la fin de vie. Sans solution, il décidait de partir dans sa maison de vacances sur l’île de Ré, pour finir ses jours en paix au bord de l’océan.
Le 9 septembre 2024, quelques jours avant sa mort – Derrière les volets sapins de la petite maison blanche, Loïc respire laborieusement avec sa ventilation non invasive (VNI), aide mécanique à la respiration. Sa femme Caroline, devenue aidante à plein temps, a laissé de côté son emploi d’assistante sociale. C’est elle, accompagnée des parents de Loïc, qui le lève, le lave, l’essuie et l’assiste. Tous les jours, le couple sort rejoindre la mer, imposante et fidèle au rendez-vous. Amoureux du grand air, Loïc se souvient de ses vacances dans le port d’attache estival de la famille entre virées en vélo, parties de tennis et soirées pizza sur la plage. C’est ici, sur son île pleine de souvenirs et de vagues, qu’il souhaite partir dignement.
Durant cet été si particulier, les nombreuses tartes aux fruits défilent au rythme de la famille et des amis qui viennent faire leur ultime adieu. Loïc épuise ses dernières forces pour exprimer son amour et sa reconnaissance. « C’est étrange de voir une personne pour la dernière fois. Alors on se dit tout ce qu’on a à se dire. On rigole en se remémorant les bons moments et, quelques instants après, on pleure. »
Loïc craint, enfermé dans un corps paralysé qui ne fonctionne plus, de perdre la parole, sa dernière arme dans ce combat. « J’ai toujours peur qu’il m’arrive quelque chose et que non seulement je ne puisse plus bouger, mais aussi que je ne puisse plus crier à l’aide. » Impuissant face à des hospitalisations de plus en plus fréquentes, le quarantenaire tente de recourir à une euthanasie clandestine mais aucun médecin n’accèdera à sa demande. Il lutte ensuite pour obtenir une sédation profonde mais essuie plusieurs refus. On le juge « trop en forme. » Finalement, le médecin le plus lointain de l’île de Ré accepte de l’accompagner dans sa demande. Il est pris en charge chez lui, dans la petite maison blanche le matin du 24 septembre, après une dernière contemplation de la mer que lui offriront Caroline et leur fille en appel vidéo.
« Loïc est parti tout en douceur. Il s’est endormi une première fois, puis s’est réveillé, raconte Caroline. C’était incroyable. Il nous a fait des clins d’œil et nous a dit que tout se passait bien. Il souriait. Inespéré. Il a pu mourir heureux. »
Pour le philosophe une des clefs du bonheur réside dans la contemplation.
« Face à la mer » est précisément une invitation à la contemplation, c’est à dire ce moment charnière sur le chemin de l’éveil permettant de se libérer d’un monde à l’envers.
Au travers d’une série de clichés réalisés alternativement en situation de contre-jour et de pleine lumière, ces paysages de bord de mer sont autant de visions de la réalité sublimées par la lumière que de frontières oniriques à franchir.
Le choix du bord de mer comme principal sujet permet de renforcer cette idée de frontière entre deux mondes, tandis que les jeux d’ombres et de pleine lumière interviennent comme une métaphore de nos ambivalences et de nos choix que l’on aimerait toujours être « éclairés ».
Artiste photographe, j’aborde dans mes photographies le passé et la mémoire à travers l’infime et l’invisible,
mettant en lumière l’oubli.
Taphophile, je parcours les cimetières, photographiant souvenirs et autres ornements funéraires, portant bien souvent les stigmates du temps, témoignant du lien qu’entretiennent les vivants avec leurs défunts. Je débute ma recherche en 2021 en m’intéressant plus particulièrement à la commémoration des morts. Une première série naît de cette démarche, Défuntes fleurs, mettant en lumière, une fois leur rôle commémoratif fini, les fleurs fanées mises au rebut au fond d’une poubelle, telle une tombe ouverte. Dans ma recherche je documente et questionne l’évolution du devoir commémoratif au fil des siècles qui lie les vivants à leurs morts et perdure dans le temps. J’aborde également le processus de deuil et du souvenir en explorant les questions laissées en suspens lors de la mort d’un proche.
Le travail de recherche occupe un place prépondérante avec mon processus créatif. La documentation historique nourrit mon regard en amont de la prose de vue. Cette part du travail est rendu visible dans les installations Autopsia dans lesquelles je transmets définitions, citations, traductions et autres faits historiques au spectateur.
Un aspect protocolaire se dessine au travers de mes différentes séries en reproduisant notamment un même cadrage jusqu’à l’épuisement. Mes photographies, telles des memento mori, mettent en exergue la solitude, l’absence et la décrépitude de ce qui m’entoure, sur un fond de douce mélancolie nostalgique.
Défuntes Fleurs
Depuis la nuit des temps, les fleurs font partie de la commémoration des morts. Elles aident les vivants à accompagner les défunts dans leur ultime voyage. Posées sur les tombes afin de témoigner la pensée des vivants pour leur mort, les fleurs subissent leur cycle de vie. Fragiles, éphémères, les fleurs sont semblables à la vie qui s’en est allée. Dans leur décrépitude, leur rôle commémoratif étant achevé, bouquets, vases et autres gerbes, à présent inconvenants, sont mis au rebut au fond d’un conteneur poubelle, où ils reposent tel un tombeau floral.
Lorsque je me penche au-dessus d’un de ces conteneurs de cimetière, mon regard se porte sur cet ensemble de fleurs déposées là, éparses, semblables à une nature morte due au hasard. Avec la série Défuntes Fleurs, je fige ces vanités, où la profondeur du contenant rappelle la tombe ouverte dans l’attente de l’ultime adieu. Un dernier hommage est rendu à ces fleurs autrefois preuve du lien qui uni les morts aux vivants. Ces fleurs reposent là dans leur dernière existence. Rejetées car devenues indécentes, elles s’exposent, mises à l’honneur, témoignant du lien affectif qui perdure au-delà de la mort.
Depuis 1993, Jean-Claude Delalande prend un malin plaisir à se mettre en scène avec sa compagne et son fils Valentin.
A la vue de ces images où les regards de ces personnages ne se croisent que très rarement, où l’ennui, l’enfermement, le désir de fuir une existence banale est omniprésent, l’auteur nous questionne sur notre quotidien.
Avec son regard fixé sur l’objectif, il interpelle le spectateur et nous place dans une position souvent inconfortable de témoin gênant ou de complice de la scène qui se joue.
Alors, une dramaturgie s’installe au fil de la série qui s’étoffe d’année en année et qui donne à voir le couple qui vieillit et le petit qui grandit dans ces décors souvent renouvelés où nous nous demandons s’il s’agit de maisons de vacances ou de supplices.
Cet album de famille, (réalisé au moyen format, à la chambre photographique et désormais en numérique) où chaque détail a son importance, où la lumière souvent imperceptible joue un rôle primordial, laissera une trace d’un passé dont il nous dit déjà ne pas se souvenir et qu’il léguera à sa descendance.
Lucky Cartier c’est le désir de combiner l’art et l’expérience culinaire. Lier la beauté et l’esthétique à des produits du quotidien bien connus, qu’ils soient nobles ou non, naturels ou transformés, pour ravir à la fois l’œil et le palais.
Valoriser la nourriture en la présentant comme une œuvre d’art, sans se confiner aux limites d’une cuisine.
La beauté au service du bon.
MAIS PAS SEULEMENT ;
Il s’agit d’utiliser plusieurs médiums tels que le design graphique et des techniques d’arts plastiques à la photographie d’art pour dévoiler un secret, faire passer un message, séduire l’œil sans le goût, faire rire, étonner, déstabiliser.
Le tout, soupoudré d’une esthétique forte et puissante.
Ce nouvel art unique et novateur, ne se conforme à aucun code ou catégorie, mais s’inspire fortement de références bien connues, des sens comme des normes artistiques pour les déployer et les sublimer en toute liberté.
Une pratique multisensorielle et multidisciplinaire, ajoutant à la photographie culinaire, le design graphique et les arts plastiques.
Le beau, le laid, l’esthétique et le non esthétique… Tant de subjectivité derrière ces concepts.
Et pourtant, ceux-ci sont si présents dans l’art en général et la photographie en particulier.
Cette série peut alors se résumer à ces quelques mots ;
Questionner où se situe le beau, le malaisant, le puissant, le sublime, le gênant ?
Questionner aussi sur l’essence même de la photographie culinaire et de sa place dans la photographie d’art actuelle, cantonnée aujourd’hui à celle des magazines de recettes, destinés à des ménagères en quête de la meilleure recette pour épater ses invités !
En 2025, il est temps de faire évoluer cette pratique artistique et de rétablir sa superbe à cet art, multisensoriel si puissant ! L’essence de l’émotion, l’émotion par les sens.
Gaël à un rapport à l’image depuis tout petit, un œil attiré par le Beau ; Mais jeune, il débute un parcours professionnel dans la grande distribution qui lui prend beaucoup de temps.
Reconverti dans l’immobilier dans le sud de la France, c’est passé 35 ans qu’il va enfin mettre son rêve d’enfant dans ses mains : un appareil photo Reflex.
Sa volonté : faire de la vidéo ! Complètement autodidacte, il s’y essaie pendant quelques années et c’est en apprenant les techniques de prise de vue qu’il découvre sa véritable passion, le “rapport au vrai le plus complet” comme il l’appelle parfois timidement : la photographie.
Au fur et à mesure qu’il s’y intéresse, il découvre toute la subtilité qu’offre cet art. Son besoin de s’y dédier s’accentue.
C’est en 2012 qu’il décide de se désolidariser de la société où il exerce pour faire de la photo sa profession.
Encouragé par son entourage, très vite sa première série photo « Wonderland », mettant en scène des personnages dans un univers féérique, lui permet d’exposer à la galerie Mur à Metz.
S’en suivent plusieurs beaux projets et expositions. Et c’est notamment l’Opéra Théâtre de Metz qui lui accorde sa confiance pour réaliser la campagne de son programme 2015/2016.
Ces projets confortent son nouveau choix de vie : la photo est ce qu’il aime faire. Le partage à l’autre qu’elle offre est si singulier.
Nait alors l’un de ses plus beaux projets pour mettre en avant le Beau au cœur de l’Humain. C’est grâce à un partenariat avec la Maison de Retraite Le Parc, que cela prend vie. La série “Humanity” est sans conteste l’un des moments forts de son parcours.
Toujours aussi passionné, il alterne aujourd’hui sa carrière photographique entre des projets purement artistiques et des missions pour des entreprises et des magazines, des portraits corporate, de la publicité, des reportages de la Grande Région ou bien du Luxembourg.
Dans une Chine opaque et oppressante, Yan, Taro, Toddy, Sam et les autres font comme ils peuvent.
L’homosexualité est désormais légale. On profite d’un répit, en quête de liberté. En fond : la nuit. On ose y croire. Puis on fait un pas en arrière. La réalité rattrape.
Les plus téméraires enfileront un personnage. Mais on se fait peu d’illusions.
Alors on se tait, on s’exécute. Ou on s’exile.