Se sentir perdu, complètement dépassé par ses peurs profondes ou ses rêves inaccessibles, est un moment très délicat à vivre. L’équilibre est fragile… rêve ou réalité ? On est comme pétrifié, hésitant entre aller de l’avant et affronter ce qui nous attend ou faire demi-tour et fuir ! Ce sentiment d’égarement est accentué par le fait que bien souvent, on se retrouve seul pour affronter cette épreuve. Seul dans sa tête, seul sur cette terre surpeuplée, seul et perdu…
Et vous ?
« Les défauts font partie intégrante de la photographie. C’est ce qui en fait la poésie, lui donne sa qualité picturale. Et pour cela vous aurez besoin d’un mauvais appareil photo ». Miroslav TICHY
Revenir à l’essence même de la photographie.
Au temps et à la patience, au hasard et aux défauts propres à la photographie.
Lorsque je faisais mes études aux beaux arts, j’ai découvert qu’il était possible de fabriquer un appareil photographique soi-même, en perçant un minuscule trou sur la paroi d’une boite hermétique à la lumière. Qu’en appliquant une surface photosensible sur la paroi opposée et en exposant plusieurs minutes à la lumière, l’image inversée de la réalité extérieure se formerait sur le papier. Au début je ne le croyais pas vraiment, et puis après plusieurs essais avec une boite à thé métallique, j’ai obtenu une image. J’ai continué à explorer et à obtenir des résultats de plus en plus étonnants. Le sténopé est un phénomène qui me fascine. Toutes mes photographies sont donc obtenues avec un sténopé conçu dans une boite à thé métallique. J’y introduis des films négatifs transparents que je développe dans mon propre labo photo, avant de les scanner et de les retravailler numériquement.
Le sténopé est une source de créativité inépuisable.
Le hasard fait entièrement partie du procédé. On ne maitrise jamais tout à fait la technique. L’image qui va en sortir est à chaque fois une surprise et d’une erreur peut surgir une image inattendue que je n’aurais jamais imaginée. Pourtant il me permet de créer des images au plus près de mes émotions. Les temps de pause très longs permettent des bougés, la double apparition d’un même modèle, des parties de corps qui se prolongent, se multiplient, se délitent. Je dédouble un même modèle, le transforme, le travestis. L’imperfection due à la technique presque primitive donne l’illusion de tout. J’utilise des films négatifs vétustes et altérés qui me permettent d’obtenir des textures inattendues, des images craquelées et tachées.
Je fais de la photo pour raconter des histoires, illustrer les sentiments, la vie émotionnelle, pour ne pas oublier sans rien dire.
Mes images évoquent des sujets intimes. Elles racontent la sensation charnelle d’abandon, de manque, de désir, d’abattement, de doute, d’un besoin de consolation, d’amour, de contact physique. Les corps sont esseulés, recroquevillés, sortent d’eux-mêmes, s’éloignent, disparaissent. Ou alors ils s’étreignent, s’embrassent et se touchent. Finalement, l’identité des modèles n’a plus d’importance, ils deviennent de simples corps qui ne leurs appartiennent plus. Mes images racontent la mémoire de la peau et de l’âme. Elles tentent de parler le langage des corps, de saisir un moment qui s’éloigne, de retranscrire visuellement une émotion ressentie. Mes sténopés sont aux antipodes de la perfection et de la maitrise numérique. Il sort de la boite à chaque fois une image hantée de fantômes, empreinte d’une mélancolie poétique qui me fascine.
Entre douceur et violence.
Entre sensualité et macabre.
Je mêle souvent mes sténopés avec des photographies numériques. Il s’agit de détails, parfois j’ajoute un œil, une bouche, une main… Un élément étrangement net qui vient contraster avec le flou et les imperfections du reste de l’image.
Ce mariage entre l’ancien et le contemporain rend la photographie perturbante, insaisissable.
« Les défauts font partie intégrante de la photographie. C’est ce qui en fait la poésie, lui donne sa qualité picturale. Et pour cela vous aurez besoin d’un mauvais appareil photo ». Miroslav TICHY
Revenir à l’essence même de la photographie.
Au temps et à la patience, au hasard et aux défauts propres à la photographie.
Lorsque je faisais mes études aux beaux arts, j’ai découvert qu’il était possible de fabriquer un appareil photographique soi-même, en perçant un minuscule trou sur la paroi d’une boite hermétique à la lumière. Qu’en appliquant une surface photosensible sur la paroi opposée et en exposant plusieurs minutes à la lumière, l’image inversée de la réalité extérieure se formerait sur le papier. Au début je ne le croyais pas vraiment, et puis après plusieurs essais avec une boite à thé métallique, j’ai obtenu une image. J’ai continué à explorer et à obtenir des résultats de plus en plus étonnants. Le sténopé est un phénomène qui me fascine. Toutes mes photographies sont donc obtenues avec un sténopé conçu dans une boite à thé métallique. J’y introduis des films négatifs transparents que je développe dans mon propre labo photo, avant de les scanner et de les retravailler numériquement.
Le sténopé est une source de créativité inépuisable.
Le hasard fait entièrement partie du procédé. On ne maitrise jamais tout à fait la technique. L’image qui va en sortir est à chaque fois une surprise et d’une erreur peut surgir une image inattendue que je n’aurais jamais imaginée. Pourtant il me permet de créer des images au plus près de mes émotions. Les temps de pause très longs permettent des bougés, la double apparition d’un même modèle, des parties de corps qui se prolongent, se multiplient, se délitent. Je dédouble un même modèle, le transforme, le travestis. L’imperfection due à la technique presque primitive donne l’illusion de tout. J’utilise des films négatifs vétustes et altérés qui me permettent d’obtenir des textures inattendues, des images craquelées et tachées.
Je fais de la photo pour raconter des histoires, illustrer les sentiments, la vie émotionnelle, pour ne pas oublier sans rien dire.
Mes images évoquent des sujets intimes. Elles racontent la sensation charnelle d’abandon, de manque, de désir, d’abattement, de doute, d’un besoin de consolation, d’amour, de contact physique. Les corps sont esseulés, recroquevillés, sortent d’eux-mêmes, s’éloignent, disparaissent. Ou alors ils s’étreignent, s’embrassent et se touchent. Finalement, l’identité des modèles n’a plus d’importance, ils deviennent de simples corps qui ne leurs appartiennent plus. Mes images racontent la mémoire de la peau et de l’âme. Elles tentent de parler le langage des corps, de saisir un moment qui s’éloigne, de retranscrire visuellement une émotion ressentie. Mes sténopés sont aux antipodes de la perfection et de la maitrise numérique. Il sort de la boite à chaque fois une image hantée de fantômes, empreinte d’une mélancolie poétique qui me fascine.
Entre douceur et violence.
Entre sensualité et macabre.
Je mêle souvent mes sténopés avec des photographies numériques. Il s’agit de détails, parfois j’ajoute un œil, une bouche, une main… Un élément étrangement net qui vient contraster avec le flou et les imperfections du reste de l’image.
Ce mariage entre l’ancien et le contemporain rend la photographie perturbante, insaisissable.
100 % AUTOPORTRAIT ! 1 VISAGE / 8 PERSONNAGES
La série “LE PORTRAIT GRAPHIQUE” se compose de plusieurs dizaines de portraits monochromes aux cadrages serrés, présentés sur fond blanc au format carré. Mettant en scène des personnages imaginaires, humoristiques et surprenants, cette série interpelle, questionne et fait rire les petits comme les grands. Elle a d’ailleurs été pensée pour être une forme d’art simple, accessible et appréciée par tous. En présentant un univers à la fois enfantin et léger, mais aussi très rigoureux et précis, Pauline Petit a su associer intelligemment ses deux passions pour présenter des visuels à mi-chemin entre photo et dessin. Elle réalise elle-même l’ensemble des maquillages et des coiffures, elle crée les différents accessoires et réalise évidemment les prises de vues et le post-traitement des photos dans son atelier.
D’ailleurs, les photos présentées sont toutes des autoportraits : 1 visage pour 8 personnages !
Plutôt que de chercher le juste milieu, qui lui assurerait sa survie, l’Homme vit dans l’excès, ce qui causera plus que certainement sa perte, et ce dans bien des domaines.
Un exemple parmi d’autres ? Cette phobie qu’il a pour les bactéries ! Nous vivons de plus en plus dans un monde aseptisé, où l’on doit avoir le contrôle sur tout et tout le monde, nous sommes gavés de publicités pour des produits qui éliminent 99,99 % des bactéries à longueur de journée et nous abusons des antibiotiques dès les premiers signes d’éternuement. Mais tout comme pour une épreuve sportive où ce n’est pas en restant vautrés dans le canapé que nous allons franchir en premier la ligne d’arrivée, pensez-vous que c’est en évitant tout contact avec les bactéries et en vivant dans une bulle que notre corps sera plus résistant ? Tout est question de juste équilibre.
Se sentir perdu, complètement dépassé par ses peurs profondes ou ses rêves inaccessibles, est un moment très délicat à vivre. L’équilibre est fragile… rêve ou réalité ? On est comme pétrifié, hésitant entre aller de l’avant et affronter ce qui nous attend ou faire demi-tour et fuir ! Ce sentiment d’égarement est accentué par le fait que bien souvent, on se retrouve seul pour affronter cette épreuve. Seul dans sa tête, seul sur cette terre surpeuplée, seul et perdu…
Et vous ?
Dans ce travail, le visage de chaque femme est dissimulé à l’aide de masques, d’accessoires, de maquillage pour mettre en évidence le corps, une position, une gestuelle anormale, une esthétique.
Malgré cette identité non dévoilée, les empreintes digitales sont uniques à chaque individu et chaque doigt à son empreinte propre.
Le corps partiellement ancré met en évidence un membre, une empreinte et donc l’identification possible de ces femmes.
Avec la morphologie de chaque modèle, je crée, j’adapte mon univers avec une certaine pudeur, noirceur et mélancolie.
Mon travail photographique représente un style minimaliste et épuré, impliquant une certaine mise en scène conjuguant esthétique et graphisme.
Mon but a toujours été d’allier mouvement et architecture. Le mouvement est une source d’inspiration sans limite.
Des hommes et des femmes désaturés par l’avancée de l’existence et la régression de la volonté qui les transforme en coquilles.
Courbé, flottant, immobile, aspirant à un temps qui ne passe pas, entrecoupé de néant, d’ennui.
Une menace pour l’observateur, bien que tout cela soit au grand jour.
Où ne sont-ils que des ombres et peut-être devrions-nous nous prendre moins au sérieux ?
Ce projet entend explorer visuellement et esthétiquement l’aliénation à laquelle nous sommes tous soumis au quotidien. Un processus qui transforme lentement et inexorablement notre corps en une coquille vide. Une enveloppe qui avance par inertie, qui a souvent oublié sa raison d’être, quoique plongée dans un contexte urbain qui devrait faciliter les contacts. L’absence de traits distinctifs, la transformation en ombre, en silhouette, avec des parties du corps obscurcies par des ombres contribuent à accroître ce sentiment d’aliénation et de perte d’identité.
La série photographique “écrins” révèle des diapositives familiales des années 80, altérées par les affres du temps. Des images instantanées lentement effacées par les mousses. Les abcès des années qui passent et recouvrent la mémoire.
En numérisant les souvenirs de voyages familiaux de jeunesse, j’ai découvert des diapositives abîmées par 30 années d’humidité dans la cave paternelle. Ma curiosité m’a poussé à les scanner et j’ai ainsi découvert l’œuvre et la magie du temps. Ces mousses et champignons grignotant doucement la pellicule étaient en fait des brûlures glacées prenant place intégrante dans l’image. La vision photographique de mon père était restée entre les mains des effets du temps, et je ne pouvais qu’en être le révélateur. J’ai ainsi décidé de présenter cette découverte en effectuant aucunes retouches numériques de couleurs ou textures. Seul le temps à maîtriser ces matières froides.
La série Corps & Âme est le résultat d’un travail de recherche sur le domaine de l’intime. En effet, l’intime représente ce qu’il y a au plus profond de nous, ce qui reste caché des autres sous les apparences, le plus souvent par pudeur. C’est un sujet complexe et pourtant qui fait partie de notre quotidien à tous.
J’ai décidé de symboliser l’intime par les cicatrices, que j’aime appeler « les marques de la vie ». Elles sont souvent jugées disgracieuses et de ce fait nous les cachons. Cependant, je n’ai pas photographié des « défauts » mais des histoires. Chaque cicatrice représente la trace d’un souvenir plus ou moins douloureux qui rend ces personnes uniques. C’est justement cette notion de souvenirs que j’ai souhaité mettre en image pour former un diptyque. Chaque personne photographiée a choisi un cliché la représentant enfant afin de mettre en lumière son passé. Selon moi, le passé d’une personne est ce qu’il y a de plus intime et de plus secret, les cicatrices en sont les marques, les fragments de leur histoire. Dans cette série, comme dans la vie, chaque personne tient dans ses mains ses souvenirs, certains qu’elle laisse partir et d’autres qu’elle garde en elle.
Cette symbolique de tenir son histoire entre ses mains m’a amené à faire le choix esthétique de ce cadre blanc. Il permet de mettre en valeur les cicatrices qui sont, au contraire, couramment cachées ou dissimulées. De plus, il fait référence à un cadre traditionnel dans lequel on vient afficher une photographie, un moment capturé à un instant précis comme une manière d’arrêter le temps. À travers cette série je souhaite arrêter le temps, entre le passé et le présent, pour mettre en lumière ces hommes et ces femmes qui m’ont fait confiance. Pour ce projet, ils se sont dévoilés, confiés et mis à nu afin de faire passer un message. Ce message c’est le leur, c’est le mien mais c’est aussi le vôtre.
Tout cela m’a amené à appeler cette série « Corps & Âme ». Cette expression signifie le fait d’investir toute son énergie, physique et morale. N’est-ce pas ce que chacun s’efforce à faire dans sa vie ? Ce nom, composé de deux mots directement liés, fait également référence à la présentation du projet en diptyque. Le « Corps » représenté par les cicatrices et l’ « Âme » par les souvenirs. Chaque corps est façonné par son histoire, il en garde les traces et c’est ce qui le rend beau, unique et important. Chaque corps mérite d’être mis en valeurs, car ce corps c’est le vôtre depuis votre enfance et il garde en lui vos souvenirs. Tant qu’il y aura de la vie, il y aura des corps marqués et des souvenirs à photographier. Chaque histoire mérite d’être racontée et il y a autant d’histoire que de personnes sur cette terre.
Bien plus qu’une simple série de photographies, ce projet démontre une nouvelle fois le lien qu’il peut y avoir entre cet art et la psychologie. En effet, mettre en valeur leurs cicatrices, qu’ils décrivaient comme des défauts, leur ont permis de les accepter et d’y voir une réelle force. Accepter son corps et son histoire est probablement le plus beau résultat que je pouvais espérer pour cette série.
« Si le corps pouvait raconter des histoires, les cicatrices en seraient sûrement les mots » Hélène Gugenheim.
Un lieu. Anodin, œuvre de la main de l’homme. Où sommes-nous ? Dans un espace périurbain indéfinissable : une zone commerciale, industrielle, des bureaux ? Peu importe.
C’est un monde sans âme, où il ne fait bon ni vivre ni travailler. On voudrait n’y être que de passage ou s’en échapper au plus vite. Ici, la nature n’impose que rarement sa présence, un bout de ciel souvent nuageux, un carré d’herbe domestiqué, quelques arbres au loin, comme autant de vestiges d’une ère en perdition. Les hommes et les femmes qui habitent aléatoirement ce lieu y font figure d’intrus. Tels des corps dénués d’esprit, figés et les bras ballants, ils semblent avoir atterri là par erreur, comme s’ils avaient été télétransportés.
Dans certaines images, des interférences perturbent notre vision, introduisant le doute. Fruits de diverses manipulations – surimpressions, photomontages, glitches… –, elles agissent comme des parasites. Une nouvelle fois, on s’interroge : où sommes-nous ? Un autre monde se dessine, ni tout à fait le même ni tout à fait autre. La frontière entre ces deux univers est ténue. Peuvent-ils communiquer ; est-il possible de passer de l’un à l’autre ?
En limitant les indices spatiaux-temporels, Véronique L’hoste brouille nos repères pour mieux nous ouvrir les portes d’un ailleurs qui n’apparaît pourtant ni idéal ni parfait. À l’heure de la réalité augmentée et de l’intelligence artificielle, tout est possible : la fiction transcende le réel et le faux devient vraisemblable. Prenant acte que les nouvelles technologies ont altéré notre expérience du réel et notre matérialité physique, Véronique L’hoste s’interroge : comment habiter le monde ? La série intitulée Translations ouvre des failles dans lesquelles notre imagination s’engouffre proposant une alternative à la réalité. Au spectateur de se laisser guider et d’accepter de vivre une expérience.
À ce jour, Véronique L’hoste conçoit la restitution de ce travail sous la forme d’une exposition-installation mêlant projections et tirages dans laquelle un parcours serait imposé au visiteur. À la fois spectateur et acteur, celui-ci pourrait interagir sur l’œuvre grâce à la mise en place de différents dispositifs.