Les séries sélectionnées

Découvrez les photographes sélectionnés et leurs séries présentées lors de la projection de Musicophotographie en 2025.

Retrouvez les photographes par leur nom :

Catherine Lefort / LAcathe

Paréidolies Rorchachiennes

“Librement inspirées du test de Rorschach, mes paréidolies n’ont aucunement pour intention, rassurez-vous, de vous psychanalyser ! Chacun et chacune y verra ce qu’il ou elle veut voir.”

Le test de Rorschach est un outil d’évaluation psychologique de type projectif élaboré par le psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. Il consiste en une série de planches graphiques présentant des taches symétriques a priori non figuratives qui sont proposées à la libre interprétation de la personne évaluée. Analysées par la personne administrant le test, les réponses fournies servent à évaluer la personnalité du sujet. Une paréidolie est le processus survenant sous l’effet de stimuli visuels (mais aussi auditifs), portant à reconnaître une forme familière dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d’encre…
Les photographies ont été réalisées début 2024 aux étangs de Pagny-sur-Moselle.

Amandine Blary / Ame Blary

Pleurer à chaudes larmes

Transition : « Passage d’un état à un autre, en général lent et graduel ; état intermédiaire. »

 

La série « Pleurer à chaudes larmes » représente les différents combats que mènent les personnes transgenres durant leur transitions, leur coming-out, leur relation à leur corps ou tout simplement, leur quotidien.
Depuis 2022, j’ai pu suivre l’intimité de différentes personnes transgenres qui m’ont partagé un bout de leur histoire, avec des moments parfois difficiles à immortaliser.
Des intimités liées au corps, leur identité, leur handicap, leurs difficultés à exister dans la société, invisibilités parfois, et souvent oubliés, effacés.
Cette série photographique met en lumière la diversité de leur parcours, la douceur de leur corps mêlée à la rage de leurs revendications avant, pendant ou après leurs transitions.
Des histoires parfois en transit, en attente, en cours de transition entre leurs passé, leur présent et leur futur.
Le rapport au corps est une étape complexe dans la vie d’une personne en transition. C’est une étape de reconnaissance de soi, de quête de découverte, de changements souvent importants qui peuvent impacter le moral et notre vision de nous-mêmes.
Une ode aux corps dans ces transitions uniques et pourtant synonyme d’un parcours commun afin de devenir soi-même.
Ce projet tente d’en finir avec cette haine de soi, cette rage qui dévore notre intérieur, nous empêchant d’avancer, entravant notre cheminement. Ces clichés initient une déconstruction des clichés, des stéréotypes et des codes qui nous entoure.
Ceux, qui nous font pleurer à chaudes larmes.

Sophie Cool

Autoportrait

Le sous-titre de cette série est « Résister à la culpabilité »

Je me suis amusée en travaillant à contre-pied les injonctions faites aux femmes, à la famille : se ranger, se mettre dans un moule, mettre au placard sa liberté et son élan vital.

Voit-on la personne ou sommes-nous happé.e.s par le désordre ? Regardons-nous au bon endroit ?
Je me questionne sur l’ordre et le désordre de nos sociétés et les représentations que nous en faisons.

L’Esthétique fourmillante et colorée redonne de la beauté au désordre et réveille la liberté.

Serge Koffi / skphie

Métro

Qui n’a jamais pris le métro ?
Ce moyen de transport universel souterrain, souvent sombre et à la réputation peu reluisante.

La série « Métro » a pour but de faire voyager les regards dans un monde où ce dernier a une nouvelle dimension : graphique, colorée, agréable et esthétique. Un voyage de couleurs de contrastes, et d’émotions.
Saurez-vous retrouver où ont été́ prises les photos ?

Asya Calyaka

Europa

Cette série de sept photographies réinterprète le mythe de l’enlèvement d’Europe, figure emblématique de la mythologie grecque.

Drapée de blanc sur fond noir, Europe est représentée ici à travers le parcours émotionnel de son enlèvement par Zeus : envol, joie et innocence, peur, chute, tristesse et incertitude. Chaque photographie explore une facette du mythe, symbolisant les luttes intérieures et les espoirs d’une Europe contemporaine en quête de son identité et de son avenir.

Le drapé blanc incarne à la fois la pureté et la vulnérabilité, tandis que le fond noir souligne les défis futurs. Cette série photographique se veut une réflexion visuelle sur l’évolution d’Europe, tant mythologique que moderne, et sur les forces qui la façonnent.

Simon Beraud #1

The Struggle

Born from my encounter with a woman, it is a human ability to love which was the source of this work.
As much as her, it is the emotion of love that this work reveres.
Through the pictures, I describe my questionings, at a time when our love seems to be in danger. Photography was merely a way to rediscover a sense of seduction.
It is a work that I conceived through sequences of images, contrary to photographic trends which generally don’t leave much room for more than one image per subject. This choice, to highlight a question in particular :
What is accomplishment?
What allows the fulfillment of a projection in the world? The accomplishment of a photograph, or a painting? Fulfillment in love? Or even just the fulfillment of the feeling of appreciation?
Aren’t things done, ultimately, in the continuity of a movement which is perfected as we experience it?
Sequences, therefore… Like in a line, the indefinite succession of points. (And don’t all those points represent a same value within the linear trace that they can form?).
But without needing to think so much, in this project, it goes by an observation : the observation of a concrete wall – inert – on which a female body is juxtaposed – a light – and the description of all the movements that result from the encounters between this wall, the light, this woman and I.

Simon Beraud #2

Departures

The departure, it’s the impulsion at the point ‘i’ of a passage towards an unknown point ‘x’, and it is all that this movement implicates.
It’s the departure of the child who, discovering life elsewhere, out of a ”home” – and who, encountering other destinies than his, other sounds, views, spaces – goes towards adulthood; it’s the memory that forms as much as it deforms itself…

Around 2017, moved by my curiosity and by the solar aspects that I already felt during a life time in Greece, I started traveling to the South / East-South borders of the European Union – to those ”entry-exit” points of this confort zone : in the balkans, in Moldova, in Ukraine : towards those places that became almost-deserts, emptied of their youth, of their wealth – because of war, crisis,
exodus…

Thomas Pringault

Théâtre des émotions

Jouer, travailler, s’exercer avec les émotions sont au cœur de la pratique théâtrale, d’autant plus quand il s’agit d’une jeune troupe d’adolescents autistes, celle de l’association TEDAI 84 à Avignon.
Le théâtre fait vivre des émotions « sans danger » à l’enfant autiste qui vit au quotidien ses émotions avec difficulté. Le jeu permet d’aborder la dialectique entre représentation et expression des émotion, l’un aidant l’autre chez les jeunes comédiens.
Il s’agit donc ici de traiter l’émotion à la fois sous le spectre de l’interprétation théâtrale mais aussi et surtout à travers de jeunes adolescents qui expriment et perçoivent difficilement les émotions sur les corps.

 

« Bergson considérera les émotions comme des gestes actifs – ces gestes de la passion que l’on retrouve à la même époque, chez Rodin par exemple -, geste que dit fort bien d’ailleurs, le mot lui-même : une émotion, n’est-ce pas une é-motion, c’est- à-dire une motion, un mouvement, qui consiste à nous mettre hors de (é-, ex), hors de nous mêmes ? Mais si l’émotion est un mouvement, elle est donc bien une action : quelque chose comme un geste tout à la fois extérieur et intérieur, puisque quand l’émotion nous traverse, notre âme remue, tremble, s’agite, et notre corps fait des tas de choses dont nous n’avons même pas idée. »
George Didi Huberman, « Quelle émotion ! Quelle émotion ? », 2013

 

Ce projet traite de l’émotion, de la façon dont elle transparaît et prend place sur les corps à la fois pour le sujet et pour l’autre qui la perçoit.

Olivier Mattel

an0maly

Etymologiquement, anomalie ne vient ni du grec Nomos (la loi) ni du latin Norma (la règle, la norme) mais du grec Omalos. An-omalos veut dire : « qui n’offre pas une surface égale ou régulière, qui ne participe pas d’un état d’union ou de concorde ». De la sorte, si l’anomalie est hors norme, elle n’est pas nécessairement ni pour autant anormale.

Camille Fallen, « L’anomalie quasi-créatrice »

 

La série an0maly est née de mon incapacité presque pathologique à appréhender la complexité de certains lieux, moments ou relations, de me livrer totalement, simplement.
L’anomalie, c’est le chaos, la cacophonie visuelle qui provient du désordre des idées, de la perception de la réalité, de la difficulté à comprendre le monde complexe qui m’enrobe.
Le désordre dans ces images est celui de mes émotions trop fortes, de ma perception trop nette de ce que je voudrais conserver à l’arrière-plan. L’ombre y est partout, menaçante mais structurante, omniprésente mais nécessaire à la naissance de cette lumière tant espérée, de cet éclat de vie.
Hors norme mais pas anormal, je l’espère.

Pauline Gauer #1

Les fougères ne cesseront jamais de renaître

Les Portes-en-Ré, France, 9 et 10 septembre 2024

 

Dans la culture japonaise, la fougère est considérée comme un symbole d’endurance et de résilience. Elle représente la capacité de s’adapter et de prospérer dans des circonstances difficiles.


Le 24 septembre 2024, Loïc est mort heureux, bercé par le bruit des vagues. Voilà plusieurs mois déjà qu’il préparait la fin de sa vie entouré de ses proches. Deux ans plus tôt, le quarantenaire était diagnostiqué d’une sclérose latérale amyotrophique – maladie de Charcot – une maladie neurodégénérative incurable qui conduit à une paralysie progressive de l’ensemble des muscles.


Depuis les premiers symptômes en 2020, l’ancien policier des renseignements généraux arrêtait progressivement son travail, puis le sport. Il devenait militant actif de l’aide à mourir en France, interpellant les politiques et comptant sur le projet de loi du gouvernement d’Emmanuel Macron pour mourir dignement dans son pays qu’il aimait tant. À mesure que son combat devenait visible sur les réseaux sociaux, son état de santé se dégradait. Le 9 juin 2024, alors que Loïc – paralysé et dépendant – se déplaçait à présent en fauteuil roulant, la dissolution de l’assemblée nationale a mis un terme définitif à ses espoirs d’aboutissement rapide de la législation sur la fin de vie. Sans solution, il décidait de partir dans sa maison de vacances sur l’île de Ré, pour finir ses jours en paix au bord de l’océan.


Le 9 septembre 2024, quelques jours avant sa mort – Derrière les volets sapins de la petite maison blanche, Loïc respire laborieusement avec sa ventilation non invasive (VNI), aide mécanique à la respiration. Sa femme Caroline, devenue aidante à plein temps, a laissé de côté son emploi d’assistante sociale. C’est elle, accompagnée des parents de Loïc, qui le lève, le lave, l’essuie et l’assiste. Tous les jours, le couple sort rejoindre la mer, imposante et fidèle au rendez-vous. Amoureux du grand air, Loïc se souvient de ses vacances dans le port d’attache estival de la famille entre virées en vélo, parties de tennis et soirées pizza sur la plage. C’est ici, sur son île pleine de souvenirs et de vagues, qu’il souhaite partir dignement.


Durant cet été si particulier, les nombreuses tartes aux fruits défilent au rythme de la famille et des amis qui viennent faire leur ultime adieu. Loïc épuise ses dernières forces pour exprimer son amour et sa reconnaissance. « C’est étrange de voir une personne pour la dernière fois. Alors on se dit tout ce qu’on a à se dire. On rigole en se remémorant les bons moments et, quelques instants après, on pleure. »


Loïc craint, enfermé dans un corps paralysé qui ne fonctionne plus, de perdre la parole, sa dernière arme dans ce combat. « J’ai toujours peur qu’il m’arrive quelque chose et que non seulement je ne puisse plus bouger, mais aussi que je ne puisse plus crier à l’aide. » Impuissant face à des hospitalisations de plus en plus fréquentes, le quarantenaire tente de recourir à une euthanasie clandestine mais aucun médecin n’accèdera à sa demande. Il lutte ensuite pour obtenir une sédation profonde mais essuie plusieurs refus. On le juge « trop en forme. » Finalement, le médecin le plus lointain de l’île de Ré accepte de l’accompagner dans sa demande. Il est pris en charge chez lui, dans la petite maison blanche le matin du 24 septembre, après une dernière contemplation de la mer que lui offriront Caroline et leur fille en appel vidéo.


« Loïc est parti tout en douceur. Il s’est endormi une première fois, puis s’est réveillé, raconte Caroline. C’était incroyable. Il nous a fait des clins d’œil et nous a dit que tout se passait bien. Il souriait. Inespéré. Il a pu mourir heureux. »

Pauline Gauer #2

Un espoir pour les sorcières

À Mogosoaia, dans la banlieue populaire de Bucarest, Roumanie, une immense structure en béton sur quatre étages surplombe la résidence familiale de Mihaela Minca. Habillée d’une robe traditionnelle tzigane et coiffée d’une épaisse tresse noir corbeau, l’autoproclamée sorcière « la plus puissante d’Europe » invite à redoubler d’imagination devant ce décor pour le moment fantomatique : s’impose devant elle la future et première institution de sorcellerie de Roumanie, à la croisée des chemins entre une école et un musée. Le projet de l’établissement, en travaux depuis 2011, est toujours intact : valoriser et transmettre l’art des rituels, réhabiliter les traditions de la culture rom et bâtir un lieu d’éducation, dans un pays où l’illettrisme chez les Roms atteint 22 % chez les 16-24 ans et où plus d’un foyer rom sur trois vit toujours sans accès à l’eau potable. « L’État roumain n’a pas créé de possibilités pour notre émancipation. Au contraire, on nous a poussés dans un coin et on nous a invités à y rester. Nous nous en sortirons par nous-mêmes, entre femmes sorcières », assure Mihaela, amère. Ce projet s’inscrit dans le sillage d’un mouvement plus large en Roumanie, dans lequel plusieurs organisations civiques ou féministes gérées par des femmes roms tendent, depuis quelques années, à faire des pratiques magiques un vecteur d’émancipation sociale.

Pauline Gauer #3

Riot Girls

Paris, 11ème arrondissement, 4 novembre 2024. La scène hardcore punk voit fleurir des collectifs et des groupes féministes déterminés à sortir la contre-culture de ses codes masculinistes.

Certaines portent le A cerclé pour « Anarchie » ou des « Fuck gender norms » – contre les normes de genres. Car plus qu’un style musical, le hardcore est un mouvement social, « plus radical encore que le punk », résume Ziggy, guitariste des Trholz, le groupe où chante Zitoun. « On rejette le consumérisme, l’individualisme, le capitalisme… Certains se revendiquent végans, voire straight edge (anti-tabac, alcool et toute autre drogue). » Et explique : « On est le mini Lego sur lequel marche le patriarcat et qui lui défonce le petit orteil. On a besoin de vomir notre colère sur les gens. »

Pour le show de ce soir, Heather s’est mis du scotch noir sur les seins et a peint un « yes all men » au rouge à lèvres dans son dos. « C’est un message de soutien à toutes les victimes d’agressions liées au genre. » Avec Tate, à la batterie, le duo a monté Dealing for Dimes à 16 ans, puis a été rejoint par Raphaël et Grégoire.

Carla Telandro

Notre corps et ses merveilles

C’est un voyage entre leurs courbes composés d’un paysage de peau satinée, reflétant les derniers rayons du soleil appelant au crépuscule.
Au corps de détroits, collines, ruisseaux et vallées.
Les étoiles présentes sur leur peau brillent entre elles, créant une lumière plus forte que la lune.

Voici ce que cette série, nommée “Notre corps et ses merveilles”, se veut exprimer.

Je perçois par mon œil, par le goût du toucher ainsi que par le fantasme, l’exploration des courbes du corps. L’aspect étoilé raconte une histoire inscrite dans l’onirisme, d’un voyage à travers la peau, par la chaleur des corps comme le commencement d’une aventure en quête de découverte du monde, du temps, de l’espace, de ces mystères et merveilles.

 
Processus photographique

Je ne suis qu’une fleur délicate qui fantasme à longueur de journée.

Ma caméra deviendra l’outil qui traduira mes regards émerveillés.

Faisant des paysages de ma réalité des tableaux cinématographiques sensuellement enchantés.

Lors de mon parcours photographique, j’ai essentiellement exploré les attributs du corps, ce qu’il exprime et révèle. Nous évoluons à travers des codes de société et de beauté dans lesquelles je ne veux pas m’inscrire. Je veux créer mon propre regard sur notre monde, de l’ordre du fantasme, du rêve, réinventer sur les fondements du réel. Ce qui m’intéresse dans l’expression du corps, ce sont les creux, les marques, les courbes imparfaites, peu m’importe les caractéristiques purement sociales à la personne, tous les corps sont intéressants, sont beaux et fascinants.

Je procède en terme technique le plus souvent avec des lumières naturelles, à partir d’un appareil photo numérique accompagné d’autres techniques matérielles cherchant à donner un aspect vaporeux à mes photographies.

À travers d’autres travaux hors du corps, je procède par balade me laissant surprendre par l’instant dans mes captations comme par des projets voulant raconter une histoire.

Thomas Gerber / Honorat Charles #1

Soleil Vert

« Soleil vert » c’est un clin d’œil au roman dystopique anglais de 1966 « Make room ! Make room! » et comme lui, c’est un regard posé sur la question de la surpopulation.
Mais ici, plus de dystopie. La réalité rattrape la fiction avec une réponse bien actuelle et tristement pragmatique d’une mégalopole comme Hong-Kong à cette question.
Réduction de l’espace vital individuel et empilement jusqu’au vertige. Nid d’homme et soleil vert.
Bienvenue en mégalopole.

Thomas Gerber / Honorat Charles #2

Face à la mer

Pour le philosophe une des clefs du bonheur réside dans la contemplation.
« Face à la mer » est précisément une invitation à la contemplation, c’est à dire ce moment charnière sur le chemin de l’éveil permettant de se libérer d’un monde à l’envers.
Au travers d’une série de clichés réalisés alternativement en situation de contre-jour et de pleine lumière, ces paysages de bord de mer sont autant de visions de la réalité sublimées par la lumière que de frontières oniriques à franchir.
Le choix du bord de mer comme principal sujet permet de renforcer cette idée de frontière entre deux mondes, tandis que les jeux d’ombres et de pleine lumière interviennent comme une métaphore de nos ambivalences et de nos choix que l’on aimerait toujours être « éclairés ».

Léa Garrigues

Défuntes Fleurs

Artiste photographe, j’aborde dans mes photographies le passé et la mémoire à travers l’infime et l’invisible,
mettant en lumière l’oubli.
Taphophile, je parcours les cimetières, photographiant souvenirs et autres ornements funéraires, portant bien souvent les stigmates du temps, témoignant du lien qu’entretiennent les vivants avec leurs défunts. Je débute ma recherche en 2021 en m’intéressant plus particulièrement à la commémoration des morts. Une première série naît de cette démarche, Défuntes fleurs, mettant en lumière, une fois leur rôle commémoratif fini, les fleurs fanées mises au rebut au fond d’une poubelle, telle une tombe ouverte. Dans ma recherche je documente et questionne l’évolution du devoir commémoratif au fil des siècles qui lie les vivants à leurs morts et perdure dans le temps. J’aborde également le processus de deuil et du souvenir en explorant les questions laissées en suspens lors de la mort d’un proche.
Le travail de recherche occupe un place prépondérante avec mon processus créatif. La documentation historique nourrit mon regard en amont de la prose de vue. Cette part du travail est rendu visible dans les installations Autopsia dans lesquelles je transmets définitions, citations, traductions et autres faits historiques au spectateur.
Un aspect protocolaire se dessine au travers de mes différentes séries en reproduisant notamment un même cadrage jusqu’à l’épuisement. Mes photographies, telles des memento mori, mettent en exergue la solitude, l’absence et la décrépitude de ce qui m’entoure, sur un fond de douce mélancolie nostalgique.

 

Défuntes Fleurs

Depuis la nuit des temps, les fleurs font partie de la commémoration des morts. Elles aident les vivants à accompagner les défunts dans leur ultime voyage. Posées sur les tombes afin de témoigner la pensée des vivants pour leur mort, les fleurs subissent leur cycle de vie. Fragiles, éphémères, les fleurs sont semblables à la vie qui s’en est allée. Dans leur décrépitude, leur rôle commémoratif étant achevé, bouquets, vases et autres gerbes, à présent inconvenants, sont mis au rebut au fond d’un conteneur poubelle, où ils reposent tel un tombeau floral.

Lorsque je me penche au-dessus d’un de ces conteneurs de cimetière, mon regard se porte sur cet ensemble de fleurs déposées là, éparses, semblables à une nature morte due au hasard. Avec la série Défuntes Fleurs, je fige ces vanités, où la profondeur du contenant rappelle la tombe ouverte dans l’attente de l’ultime adieu. Un dernier hommage est rendu à ces fleurs autrefois preuve du lien qui uni les morts aux vivants. Ces fleurs reposent là dans leur dernière existence. Rejetées car devenues indécentes, elles s’exposent, mises à l’honneur, témoignant du lien affectif qui perdure au-delà de la mort.

Dominique Ferveur

Rendez-vous dans deux stations

Des photos prises sur le vif, des attitudes, l’observation des comportements ont été le moteur de cette série.
Solitude, isolement, regards, je vous invite à une rencontre dans le métro japonais.

Hèctor Abela Arbués

Colorimétrie

La série « Colorimétrie » explore l’interconnexion profonde entre la couleur et les émotions humaines, en utilisant des portraits minimalistes où le monochrome devient langage. Chaque image est une immersion dans un univers où la peau devient toile et le pigment, une vibration émotionnelle.

À travers des tons puissants et symboliques – bleu pour la sérénité et l’introspection, rouge pour la passion et la vitalité, blanc pour l’énigme et la fragilité – cette série s’intéresse à la manière dont les couleurs façonnent nos perceptions et reflètent des états intérieurs.

Les sujets, capturés dans une simplicité déconcertante, dégagent une présence hypnotique. Le jeu subtil de la lumière sur les textures amplifie leur impact visuel, tout en invitant à une contemplation silencieuse. Inspirée par des mouvements tels que l’expressionnisme et l’art conceptuel, cette œuvre monochromatique cherche à transcender les limites du portrait classique pour devenir une réflexion universelle sur l’humanité et ses nuances émotionnelles.

Avec « Colorimétrie », chaque portrait devient une fenêtre sur un état d’âme, où le spectateur est invité à ressentir, interpréter et se confronter à l’essence même de la couleur et de ses résonances.

Daniel Nassoy

Hommes Sables

Depuis mon arrivée à Arles je parcours le littoral de la région et en particulier la plage de Piémanson. J’ai fait une série de photos le lendemain d’une forte tempête et celle-ci avait laissé des traces dessinées sur le sable.

En découvrant le travail de Lucien Clergue sur le nu féminin en Camargue et sur les plantes emblématiques de la région, une idée est devenue chez moi obsessionnelle. Pourquoi ne pas suivre les traces de Lucien mais en travaillant avec des modèles masculins ?

D’où l’idée de cette série mêlant des photos de nus masculins faites en studio sur un fond noir et mes photos de sable prises à Piémanson. L’exposition présenterai côte à côte les photos de dessins sur le sable et les montages faites avec les photos de corps. J’ai une série plus complète avec environ une trentaine de photos montage.

Chloé Kaufmann

Greece Democracy Wanted

Ma recherche artistique explore les frontières entre l’espace intime de la maison et le territoire géographique, considéré comme un espace politique. À travers de mes œuvres photographiques, filmiques et textuelles, je questionne les relations entre l’intérieur, perçu comme un refuge et un espace privé, et l’extérieur, lieu social marqué par des tensions et des rapports de pouvoir.
En confrontant ces deux dimensions, mon travail invite à réfléchir sur notre façon d’habiter le monde et sur la manière dont le monde s’imprime en nous. Il est question de la place des individus dans la société, en explorant comment le corps, l’intimité et l’identité se construisent à travers ces espaces. À travers cette démarche, je cherche à donner une voix aux récits souvent marginalisés ou secrets, tout en examinant les liens entre les espaces de lutte et ceux de réinvention.

 

Greece Democracy Wanted

Il s’agit du témoignage d’une ville : Athènes.
Septembre 2012 : elle porte sur ses murs les stigmates d’une situation économique et sociale. La crise de 2008 a alors éclaté il y a 4 années. Des mois et des mois qu’Athènes souffre ; pour beaucoup il s’agit d’une agonie. Des immeubles, puis des rues sont abandonnées. Le vide se fait. Athènes se prive de ses individues comme l’Europe la prive de démocratie.
De ces nombreuses rencontres demeurées hors champs, les paysages s’en inspirent pourtant. Pas de visages, mais leurs ombres se dessinent pourtant sur les murs de la ville.

Il s’agit d’un parcours : en partant du port du Pirée bradé aux chinois, en passant par Omonia – quartier symbole de travail du sexe, de toxicomanie, d’immigration et de violences exacerbées, pour finir par l’ancien aéroport d’Athènes comme déserté en un éclair et le village olympique, impassible.

La ville et le village olympique deviennent chacun le miroir de l’autre.

Jean-Claude Delalande

Quotidien

Depuis 1993, Jean-Claude Delalande prend un malin plaisir à se mettre en scène avec sa compagne et son fils Valentin.

A la vue de ces images où les regards de ces personnages ne se croisent que très rarement, où l’ennui, l’enfermement, le désir de fuir une existence banale est omniprésent, l’auteur nous questionne sur notre quotidien.

Avec son regard fixé sur l’objectif, il interpelle le spectateur et nous place dans une position souvent inconfortable de témoin gênant ou de complice de la scène qui se joue.

Alors, une dramaturgie s’installe au fil de la série qui s’étoffe d’année en année et qui donne à voir le couple qui vieillit et le petit qui grandit dans ces décors souvent renouvelés où nous nous demandons s’il s’agit de maisons de vacances ou de supplices.

Cet album de famille, (réalisé au moyen format, à la chambre photographique et désormais en numérique) où chaque détail a son importance, où la lumière souvent imperceptible joue un rôle primordial, laissera une trace d’un passé dont il nous dit déjà ne pas se souvenir et qu’il léguera à sa descendance.

Robert Koudijs

x2

Une série d’images sur l’expression des corps en superposition.

L’expression des corps est augmentée par de la peinture appliquée sur les corps et la présence partielle de fleurs.

J’aime exprimer avec cette série le corps, le graphisme et les couleurs.

Marine Tillé

Inquiétante étrangeté

Inquiétante étrangeté

C’est une série sur l’angoisse, que je poursuis encore aujourd’hui.
Ces images, issues de mon quotidien, donnent à voir la réflexion introspective que j’essaie de mener sur mes angoisses personnelles à travers la photographie.
Plus qu’un exutoire, la pratique photographique m’aide à sublimer, au sens psychanalytique du terme, ce sentiment d’être à la fois effrayée et fascinée par ce que je perçois.

 

Démarche artistique / Biographie

À travers ses images qui semblent évanescentes, Marine Tillé nous livre une photographie de ce qui est sur le seuil, ce dont on anticipe la disparition. La photographie est ici un outil de magie, elle stimule à la fois notre sens de la vérité et notre soif d’illusion. Une photographie n’étant jamais entièrement « vraie » ni jamais totalement inventée, elle laisse une grande liberté d’interprétation du réel. L’artiste utilise ces (dés)illusions pour multiplier les possibilités d’existence d’une image particulière.
Marine Tillé est une artiste photographe franco-guadeloupéenne, née en 1990 en région parisienne.
Elle expose régulièrement et a été publiée dans des revues artistiques reconnues (Miroir de l’Art, Niepcebook).
Elle travaille autour de la photographie alternative et des procédés anciens et ses travaux autour des ateliers donnés à des publics isolés, réalisés en partenariat avec des associations, ont été soutenus par la DRAC Nouvelle Aquitaine.
Elle réalise également des reportages poétiques, mêlant information et imagination, rêve et réalité, bouleversant les perceptions tout en questionnant la permanence du regard.
Elle s’intéresse à la photographie depuis qu’elle a 7 ans et réalise ses premiers clichés avec des jetables que sa mère lui offrait. Elle découvre son premier sténopé « naturel » lors d’une sieste et bricole des années plus tard toutes sortes d’appareils photos à partir de matériaux de récupération.
Elle aime les plantes et expérimente la photographie végétale (anthotype) depuis plusieurs années.
Sa formation artistique a donc longtemps été autodidacte mais elle a obtenu plus tard une licence en Arts plastiques (Sorbonne, 2020) et termine actuellement un Master en études de genre (Bordeaux), afin d’étudier les rapports de genre au sein des processus artistiques.
Elle a été lauréate du concours Printed by Picto, et a été exposée au festival Photo L.A. au Reef (Santa Monica, USA) ainsi qu’à la galerie Duncan Miller. Elle a également exposé à l’Institut culturel Bernard Magrez (Bordeaux), à l’Institut Sciences Po (Aix en Provence), au Tbilisi Photo Festival (Géorgie), au Festival Musicalarue (Luxey), au Festival Photo Saint Germain (Paris).

Miléna Hidalgo

Not my body

La série « Not my body » s’efforce de mettre en lumière les sentiments ambivalents et parfois autodestructeurs entre le corps physique et psychique. Ce projet photographique s’inscrit dans une démarche artistique visant à révéler la complexité et la profondeur des relations que nous entretenons avec nos propres corps.

« Not my body » explore la dualité entre l’amour et la haine, l’acceptation et le rejet. Les photographies de cette série dépeignent le corps comme une “inquiétante étrangeté”, concept emprunté à la pensée freudienne. Le corps est présenté dans un état de déconstruction, presque inhumain, défiant les catégorisations préétablies et les normes esthétiques conventionnelles.

Les images de « Not my body » cherchent à bousculer les attentes traditionnelles en présentant des corps aliénés et déformés, échappant aux critères conventionnels de la beauté. Chaque photographie invite le spectateur à voir au- delà de l’apparence physique pour saisir la dualité et la complexité du déploiement existentiel (concept issu de la phénoménologie). Les corps apparaissent tour à tour lourds et légers, pesants et libérateurs, parfois perturbants tant ils sont incompréhensibles.

En mettant en scène la disharmonie entre le corps physique et le psychisme, cette série propose une méditation visuelle sur l’acceptation de soi. « Not my body » explore la corporéité non seulement comme un sujet de discorde, de violence et de tristesse, mais aussi comme une possible source de réconciliation. L’objectif est de provoquer une réflexion profonde sur la notion d’identité et d’appropriation de soi, tout en confrontant les normes sociétales de la beauté infligées aux femmes notamment.

« Not my body » est un projet militant qui se veut très ouvert à l’autre et pour autant très personnel. Il parle de l’artiste, des femmes, de l’autre et il cherche à questionner la notion d’identité, de corporéité et de beauté.

Nicolas Pellethier-Langle

Fragilité gelée

L’hiver métamorphose le monde en un tableau éphémère où la glace et la neige redessinent chaque détail. À travers cette série, je capture la délicatesse du froid : des cristaux de givre aux gouttes figées, des textures glacées aux contrastes saisissants entre la vie et l’hibernation.
Chaque image est une exploration de la fragilité et de la résilience de la nature face aux éléments. Le froid fige l’instant, mais il révèle aussi une beauté pure et minimaliste, souvent imperceptible à l’œil nu. Cette série invite à observer autrement, à ressentir la poésie de l’hiver dans ses moindres détails.

Fabienne Muggéo

Corpus

Brut. Essentiel. Obscur.
On voyage dans un univers fantasmé. Les images nous happent à l’instar de ce noir total qui absorbe la lumière.
CORPUS, semble nous plonger immédiatement, frontalement dans une forêt chimérique. Car tout est là. La matière résonne dans un labyrinthe viscéral et nébuleux.
Mon obsession pour les arbres, et particulièrement leur tronc qui fait corps, a toujours été mon présent, ma respiration.
Je les modèle, les raconte, les ausculte, ces géants de la nature, charnues, noircis.
J’entretiens ce mysticisme charnel en les enlaçant au détour de mes échappées forestières.
Chaque image est unique, comme peut l’être chaque arbre dans sa réalité naturelle.
Instinctivement, j’accueille dans une émotion divinatoire ce que la forêt accepte de me transmettre : sa magie magnétique et sa force vitale.

Ghislain Bourquin / Be quiet and drive

We don't exist

Cette série photographique cherche à explorer la relation complexe entre l’homme, l’industrie et l’obsolescence. Les images représentent des cadres en costume, vidés de leur contenu, figés dans des postures indéfinies, errant dans de vastes et vides espaces porteurs des traces d’une activité passée, à jamais révolue.
Les fantômes errant dans un lieu exsangue de toute vie sont les vestiges d’un monde froid, fonctionnel qui permettait de subsister sans pour autant vivre dans un ordre social aujourd’hui obsolète.
Le titre m’a été inspiré par un personnage d’un ouvrage « les Eaux de Mortelune » (Cothias/Adamov), Nicolas, enfant sourd et muet qui a su conserver le pouvoir du rêve dans un mode dévasté. Il porte un médaillon avec un message similaire au titre de cette série.

Loïc Colas

Burn out

Burn out est une série d’autoportraits réalisés durant le 1er mois d’un burnout professionnel.
Cette période est très difficile à décrire et à vivre tellement les sentiments s’y mélangent, se décuplent et créent un sentiment de perdition.

J’ai eu le besoin quasi-viscéral de faire sortir hors de moi les différents sentiments que j’ai pu ressentir : l’isolement, la peur, la colère, le besoin d’aide…

La photo a été un média évident pour exprimer ce besoin. Le point de vue en plongée s’est tout de suite imposé pour illustrer cette descente dans les bas-fonds de l’âme jusqu’où l’introspection se doit d’aller. Le noir et blanc, brut et rugueux, accentue encore plus cette mise à nu fondamentale pour sortir de cette période sombre.

Marion Dutheil / Lucky Cartier #1

Insectes

Lucky Cartier c’est le désir de combiner l’art et l’expérience culinaire. Lier la beauté et l’esthétique à des produits du quotidien bien connus, qu’ils soient nobles ou non, naturels ou transformés, pour ravir à la fois l’œil et le palais.
Valoriser la nourriture en la présentant comme une œuvre d’art, sans se confiner aux limites d’une cuisine.
La beauté au service du bon.

MAIS PAS SEULEMENT ;
Il s’agit d’utiliser plusieurs médiums tels que le design graphique et des techniques d’arts plastiques à la photographie d’art pour dévoiler un secret, faire passer un message, séduire l’œil sans le goût, faire rire, étonner, déstabiliser.
Le tout, soupoudré d’une esthétique forte et puissante.
Ce nouvel art unique et novateur, ne se conforme à aucun code ou catégorie, mais s’inspire fortement de références bien connues, des sens comme des normes artistiques pour les déployer et les sublimer en toute liberté.
Une pratique multisensorielle et multidisciplinaire, ajoutant à la photographie culinaire, le design graphique et les arts plastiques.

Le beau, le laid, l’esthétique et le non esthétique… Tant de subjectivité derrière ces concepts.
Et pourtant, ceux-ci sont si présents dans l’art en général et la photographie en particulier.

Cette série peut alors se résumer à ces quelques mots ;
Questionner où se situe le beau, le malaisant, le puissant, le sublime, le gênant ?
Questionner aussi sur l’essence même de la photographie culinaire et de sa place dans la photographie d’art actuelle, cantonnée aujourd’hui à celle des magazines de recettes, destinés à des ménagères en quête de la meilleure recette pour épater ses invités !

En 2025, il est temps de faire évoluer cette pratique artistique et de rétablir sa superbe à cet art, multisensoriel si puissant ! L’essence de l’émotion, l’émotion par les sens.

Marion Dutheil / Lucky Cartier #2

Piercings

Lucky Cartier c’est le désir de combiner l’art et l’expérience culinaire. Lier la beauté et l’esthétique à des produits du quotidien bien connus, qu’ils soient nobles ou non, naturels ou transformés, pour ravir à la fois l’œil et le palais.
Valoriser la nourriture en la présentant comme une œuvre d’art, sans se confiner aux limites d’une cuisine.
La beauté au service du bon.

MAIS PAS SEULEMENT ;
Il s’agit d’utiliser plusieurs médiums tels que le design graphique et des techniques d’arts plastiques à la photographie d’art pour dévoiler un secret, faire passer un message, séduire l’œil sans le goût, faire rire, étonner, déstabiliser.
Le tout, soupoudré d’une esthétique forte et puissante.
Ce nouvel art unique et novateur, ne se conforme à aucun code ou catégorie, mais s’inspire fortement de références bien connues, des sens comme des normes artistiques pour les déployer et les sublimer en toute liberté.
Une pratique multisensorielle et multidisciplinaire, ajoutant à la photographie culinaire, le design graphique et les arts plastiques.

Le beau, le laid, l’esthétique et le non esthétique… Tant de subjectivité derrière ces concepts.
Et pourtant, ceux-ci sont si présents dans l’art en général et la photographie en particulier.

Cette série peut alors se résumer à ces quelques mots ;
Questionner où se situe le beau, le malaisant, le puissant, le sublime, le gênant ?
Questionner aussi sur l’essence même de la photographie culinaire et de sa place dans la photographie d’art actuelle, cantonnée aujourd’hui à celle des magazines de recettes, destinés à des ménagères en quête de la meilleure recette pour épater ses invités !

En 2025, il est temps de faire évoluer cette pratique artistique et de rétablir sa superbe à cet art, multisensoriel si puissant ! L’essence de l’émotion, l’émotion par les sens.

Florian Peyrot / Naolyfe

Le commencement

Ces images ne sont pas mes dernières réalisations, et aujourd’hui, j’aspire à pousser encore plus loin ma direction artistique. Pourtant, il me semble essentiel de me rappeler d’où je viens. J’ai commencé la photographie il y a cinq ans, et ce n’est qu’il y a environ deux ans – au moment où ces photos ont été prises – que j’ai commencé à affiner mon regard et à apprécier la direction dans laquelle je voulais évoluer. Elles marquent donc une étape clé dans mon parcours, un point charnière entre l’exploration et l’affirmation de mon style.

Michael Massart #1

Torturés

Derrière nos sourires de circonstance, nos photos de vie idyllique postées sur les réseaux sociaux afin d’être enviés et de se sentir exister, la réalité peut être bien différente.
Ces décors de cinéma en carton-pâte cachent parfois une détresse sans fin, des blessures et cicatrices profondes qui tourmentent et torturent.
Et si nous regardions en face ces vérités qui dérangent et décidions de les affronter…

Michael Massart #2

Very Fast Trip

« VERY FAST TRIP » est une fable contemporaine sur l’obsolescence programmée, la surconsommation. Ce que notre société porte aux nues aujourd’hui est jeté à la poubelle le lendemain. Grandeur et décadence : les meilleures ennemies du monde.
Autour de ce sujet et avec une certaine dose d’humour, j’ai tenté de retracer le parcours d’un objet de consommation en lui donnant vie sous les traits (du moins partiellement) d’un homme. S’il y a bien un domaine dans lequel tout va très vite, c’est bien l’informatique. De plus, l’Homme n’est-il pas lui-même un objet de consommation dans notre société actuelle ?
Le titre « VERY FAST TRIP » résume bien le parcours de nos objets de consommation depuis l’ouverture du paquet jusqu’à leur remplacement qui intervient souvent trop rapidement. Par lassitude, par jalousie envers le voisin qui a le nouveau modèle, par manque de solidité ou encore par absence (volontaire ?) de pièces de rechange à une époque où l’on préfère remplacer tout l’appareil plutôt que de tenter de le réparer. Sans oublier les théories sur l’obsolescence programmée.
Je vous propose donc de partager les aventures de notre « héros » de la surconsommation depuis son « déballage » jusqu’à sa mort… son recyclage, en passant par ses moments de gloire, d’impression d’être le roi du monde, d’excès, de lendemains difficiles, de nostalgie, de remises en question et de lutte pour tenter de survivre dans ce monde bien ingrat vis-à-vis de ses « stars » déchues…

Julie Lambert

Routes du Nord

Longue de 1 743 kilomètres, la Norvège s’étire entre fjords et montagnes, lacs et sommets. Pourtant, avec seulement 5,5 millions d’habitants, elle semble presque vide face à la France et ses 68 millions d’âmes. Ici, les villes sont éloignées, les villages clairsemés, et la nature impose son rythme. À la sortie de l’hiver, lorsque les nuits interminables s’effacent, le printemps norvégien révèle un monde hésitant entre l’aube et la glace. Les paysages s’enchaînent, baignés de lumières changeantes et de brumes silencieuses, où les routes serpentent pour relier les hommes tout en cherchant à respecter l’équilibre naturel du pays.
Ma série de photographies capture ces instants : la grandeur des paysages nordiques et la volonté humaine de créer du lien, de sociabilité, dans un décor qu’il respecte autant qu’il traverse.

David Porte

Liberté

Dans le cadre de cette série je me suis attelé à représenter de manière contemporaine un combat pour gagner sa liberté, ou la préserver.

J’ai décliné ce thème atour des libertés les plus intimes, liées à la personne individuelle. Je me suis concentré sur les libertés qui me semblent fondamentales et importantes à défendre aujourd’hui, à savoir la liberté d’expression, la liberté d’aimer, la liberté à disposer de son corps.

Lors de la réalisation de cette série, j’ai décliné respectivement chacune de ces 3 libertés dans les 3 photos du triptyque. Le regard dur du modèle montre bien qu’il s’agit d’un combat. Dans les 3 images les mains déchirent, écartent, repoussent les interdits et œuvrent à la libération. La couleur rouge brillant visible au niveau des lèvres, du cœur et sur le ventre forment une liaison en utilisant la couleur de la passion et du danger. La mise en lumière a été réalisée pour accentuer l’aspect dramatique que peut prendre ce sujet.

A travers ces images j’ai voulu susciter la prise de conscience auprès du spectateur, en représentant de manière esthétique les combats qui doivent être menés au quotidien par tout le monde et partout, que nous soyons issus de minorités ou non. Le confort de nos vies occidentales nous fait souvent oublier les combats passés qui ont été menés pour gagner ces libertés. Il ne faut jamais oublier que celles-ci peuvent à tout moment être perdues à nouveau.

Gaël Lesure

Néo Gentleman

Gaël à un rapport à l’image depuis tout petit, un œil attiré par le Beau ; Mais jeune, il débute un parcours professionnel dans la grande distribution qui lui prend beaucoup de temps.
Reconverti dans l’immobilier dans le sud de la France, c’est passé 35 ans qu’il va enfin mettre son rêve d’enfant dans ses mains : un appareil photo Reflex.
Sa volonté : faire de la vidéo ! Complètement autodidacte, il s’y essaie pendant quelques années et c’est en apprenant les techniques de prise de vue qu’il découvre sa véritable passion, le “rapport au vrai le plus complet” comme il l’appelle parfois timidement : la photographie.
Au fur et à mesure qu’il s’y intéresse, il découvre toute la subtilité qu’offre cet art. Son besoin de s’y dédier s’accentue.
C’est en 2012 qu’il décide de se désolidariser de la société où il exerce pour faire de la photo sa profession.
Encouragé par son entourage, très vite sa première série photo « Wonderland », mettant en scène des personnages dans un univers féérique, lui permet d’exposer à la galerie Mur à Metz.
S’en suivent plusieurs beaux projets et expositions. Et c’est notamment l’Opéra Théâtre de Metz qui lui accorde sa confiance pour réaliser la campagne de son programme 2015/2016.
Ces projets confortent son nouveau choix de vie : la photo est ce qu’il aime faire. Le partage à l’autre qu’elle offre est si singulier.
Nait alors l’un de ses plus beaux projets pour mettre en avant le Beau au cœur de l’Humain. C’est grâce à un partenariat avec la Maison de Retraite Le Parc, que cela prend vie. La série “Humanity” est sans conteste l’un des moments forts de son parcours.
Toujours aussi passionné, il alterne aujourd’hui sa carrière photographique entre des projets purement artistiques et des missions pour des entreprises et des magazines, des portraits corporate, de la publicité, des reportages de la Grande Région ou bien du Luxembourg.

Chloé Dodet

Notre Père

Notre Père est un reportage photographique qui documente le métier de vétérinaire. Réalisé dans le cadre de mes études, il s’est étendu sur deux ans.

Au fur et à mesure de ce travail, s’est ouvert un questionnement sur ce métier. Une réalité à laquelle je ne m’étais pas confrontée.

Qu’était-ce réellement, ce métier ? Quel était le rapport de cet homme face à ses scènes quotidiennes ? Et surtout, face à la responsabilité de ces vies ?

Commençait alors à naitre un nouveau regard sur cet homme qui n’est autre que mon père. Le voir tel que je ne l’avais jamais vu et à entrer dans l’intimité de ses choix de vie, car les choix que je pensais anodins ne l’étaient peut-être pas.

Et tout doucement, de façon inconsciente, ont commencé à apparaître des symboliques religieuses. De ces lumières circulaires et de tout ce clair-obscur qui se crée grâce aux lumières chirurgicales. De tous ces tissus utilisés lors des chirurgies ou tout simplement dans le corps médical, semblables aux drapés religieux. Ou plus spécifiquement : la trinité représentée par trois points lumineux, des mains ouvrant une lame de bistouri, qui nous réfèrent au prêtre ouvrant la Bible…

Ces symboliques arrivaient de plus en plus. Jusqu’à l’évidence, ces symboles m’amenaient à poser un regard métaphysique sur les scènes qui se présentaient à moi.

Cette série a alors trouvé l’intitulé « Notre Père ». Qui fait le rapprochement entre les mains du Père et celles du praticien, de mon père.

J’y vois une forme de jeu similaire, un jeu précis, de haute responsabilité, parfois cruel, mais exécuté avec le plus grand soin. Un jeu sacré où, à son échelle, l’homme peut avoir un pouvoir sur une autre forme de vie.

Dans cet espace où se mêlent science et religion, je vous propose cette question :

Quel est cet Être proche qui a fait de la vie et de la mort son terrain de jeu ?

François Silvestre de Sacy

Are you recording?

Dans une Chine opaque et oppressante, Yan, Taro, Toddy, Sam et les autres font comme ils peuvent.
L’homosexualité est désormais légale. On profite d’un répit, en quête de liberté. En fond : la nuit. On ose y croire. Puis on fait un pas en arrière. La réalité rattrape.
Les plus téméraires enfileront un personnage. Mais on se fait peu d’illusions.
Alors on se tait, on s’exécute. Ou on s’exile.

Jean Gibaja

Asphalte

Ces images sont une immersion dans le sport automobile, plus spécifiquement la pratique du « drift » conduite entre le show et la performance.
L’évènement de la « Drift Cup » que j’ai photographié sur plusieurs éditions mêle équipes professionnelles et amateurs pendant trois jours complets. Le temps de l’évènement les participants vivent sur le circuit et les spectateurs ont accès à tous les boxes des différents coureurs.
La première chose que l’on capte est le bruit des rupteurs qui s’entend à des centaines de mètres à la ronde, on se rapproche du circuit de l’anneau du Rhin et une odeur de gomme chaude infeste nos narines, c’est une expérience qui stimule tous nos sens.
C’est un des sports auto le plus destructeur pour la mécanique. Toutes les réparations se font sur place, on fait de grosses interventions sur les véhicules changeant l’embrayage ou encore la boite de vitesse, si bien que le lieu prend vite un aspect d’immense garage à ciel ouvert.
Posté sur une bute avec une vue imprenable sur le plus grand virage du tracé, on se cache à l’ombre des parasols pour apprécier le spectacle avec une bière, de préférence tiède.
On y reste des heures durant voyant les pilotes se succéder, ceux qui sont victimes de pannes ou casses trop importantes ont déjà ouvert quelques bières, les autres les rejoindrons pour faire la fête une grande partie de la nuit.
Le cycle se reproduira le lendemain, le rythme de vie altère les capacités des pilotes comme l’attention des spectateurs.

Cathy Bourgogne

L'escalier

À travers le prisme de la danse une femme gravit un escalier, métaphore du dépassement de soi. Chaque étape, de l’« Objectif » à la « Gratitude », traduit un état d’âme, entre force et douleur, humilité et accomplissement.
Session photographique : juillet 2019
Danseuse : Julie Barthélémy
Mise en beauté et stylisme : Cathy Bourgogne